Liberté, développé par le studio polonais Superstatic et édité par Ultimate Games S.A., est un roguelike d’action combinant deck-building et exploration. Sorti le 15 novembre 2024 sur Xbox Series X|S, ce jeu propose une vision alternative de la Révolution française où se mêlent complots politiques et horreurs cosmiques. Vous incarnez René, un citoyen de Paris pris au piège d’une lutte complexe entre quatre factions rivales, tout en étant manipulé par Lady Bliss, une entité mystérieuse d’un autre monde.
Avec une narration ambitieuse et des mécaniques innovantes, Liberté promet une plongée unique dans un Paris révolutionnaire dystopique. Mais cette expérience parvient-elle à marquer les esprits ou se perd-elle dans ses propres ambitions ?
Dans Liberté, vous incarnez René, un personnage atypique pris dans le tourbillon de la Révolution française. Si les bases historiques sont présentes – avec Louis XVI, les factions révolutionnaires, et le chaos politique de l’époque – le jeu s’éloigne rapidement de la réalité pour inclure des éléments fantastiques et une vision dystopique.
Le jeu excelle dans la création d’une tension palpable. Par exemple, dès les premières minutes, René est confronté à une vision du chaos qui engloutit Paris : des créatures grotesques émergent dans des ruelles sombres, et les alliances révolutionnaires se déchirent. Ces éléments surnaturels ajoutent une couche narrative intrigante, mais ils s’intègrent de manière parfois déséquilibrée, diluant la gravité historique au profit de l’imaginaire.
Malheureusement, Liberté souffre d’un manque de localisation en français. Un choix particulièrement regrettable pour un jeu qui se déroule dans un cadre intrinsèquement lié à l’identité française. Les dialogues, bien que bien écrits en anglais, perdent de leur impact pour les joueurs francophones qui auraient souhaité une expérience plus authentique.
La force narrative de Liberté réside dans ses choix interactifs. Chaque décision prise par René peut avoir des conséquences majeures, influençant non seulement les factions alliées, mais aussi l’issue finale de l’histoire. Par exemple, refuser de soutenir une faction révolutionnaire pour préserver vos propres intérêts peut entraîner une trahison brutale lors d’un affrontement clé.
Cependant, cette richesse narrative est parfois compromise par le format roguelike. Les dialogues récurrents entre deux runs perdent rapidement leur fraîcheur, et certaines quêtes secondaires manquent de diversité. Ce problème est aggravé par l’absence de localisation française, qui limite l’immersion pour un public non anglophone.
Les affrontements de Liberté combinent attaques au corps à corps, projectiles et pouvoirs spéciaux. Vous disposez d’un éventail d’armes, allant de l’épée classique aux armes de poing inspirées par l’époque. Par exemple, l’utilisation de grenades révolutionnaires dans une ruelle bondée peut retourner une situation en votre faveur.
Cependant, l’équilibrage laisse parfois à désirer. Certains ennemis, comme les gardes élites contrôlés par des factions adverses, présentent une difficulté abrupte dès les premières heures de jeu, rendant la progression frustrante. Cette complexité, exacerbée par une génération procédurale des niveaux, demande une stratégie fine mais peut décourager les joueurs moins expérimentés.
Chaque run est unique grâce à un système procédural qui change la disposition des cartes, les quêtes secondaires et les interactions avec les PNJ. Par exemple, aider une faction révolutionnaire lors d’un run peut débloquer des armes spécifiques pour les runs suivants. Ce cycle de progression encourage la rejouabilité, bien qu’il puisse devenir répétitif à long terme en raison de certains objectifs redondants.
L’esthétique de Liberté est indéniablement l’un de ses points forts. Les ruelles pavées de Paris, illuminées par des torches vacillantes, et les intérieurs baroques des palais révolutionnaires offrent un cadre visuel captivant. Chaque élément artistique contribue à renforcer l’ambiance oppressante d’un monde en plein chaos.
Un moment particulièrement marquant est la traversée d’un pont couvert de barricades en flammes, où l’on aperçoit au loin la silhouette menaçante de Notre-Dame. Ce genre de détails visuels, combiné à une bande-son aux accents orchestraux et révolutionnaires, transporte véritablement le joueur.
Cependant, tout n’est pas parfait. Le style visuel, mélangeant 2D stylisée et éléments 3D, trahit les limites techniques du jeu. Les animations des personnages, en particulier lors des combats, manquent parfois de fluidité, ce qui peut nuire à l’expérience globale.
Sur Xbox Series X, le jeu offre des performances globalement solides : les temps de chargement sont rapides, et les environnements, bien qu’exigeants, ne montrent que très peu de ralentissements. Sur Series S, en revanche, des baisses de fluidité sont parfois observées, notamment lors des combats impliquant plusieurs ennemis et des effets visuels complexes, comme des explosions ou des sorts.
L’adaptation des commandes pour la manette est un autre point positif. La navigation dans les menus est fluide, et les combats se contrôlent efficacement grâce à un mapping intuitif des boutons. Néanmoins, dans les affrontements plus chaotiques, l’absence de précision que permet une souris peut être ressentie.