Les mystères de Baskerville Hall est un roman de Ali Standish, paru le 29 Août 2024 aux Éditions Pocket Jeunesse. Il se compose de 368 pages et s’adresse aux 8-12 ans.
Arthur Conn Doyle est un enfant observateur qui repère les détails pour orienter ses déductions. Issu d’une famille pauvre, avec un père alcoolique, il n’a guère de perspectives d’avenir hormis travailler pour les nourrir.
Un beau jour de l’année 1968, Arthur sauve la vie d’un nourrisson en pleine chute libre dans son landau ; sa mère s’est évanouie sous la pression de son corset trop serré, le jeune garçon a juste le temps de jeter un caillou sur le front d’un homme qui se trouve sur sa trajectoire pour qu’il réagisse. Après le sauvetage, ils discutent. Le gentleman remarque le sens de l’observation de ce petit. Peu après, Arthur reçoit une invitation pour la célèbre Académie Baskerville Hall.
Après une brève hésitation, Arthur s’y rend, loin de se douter qu’un dirigeable l’attend, et encore moins qu’il doit le piloter du mieux qu’il peut pour arriver à bon port ! L’Académie en question sort des sentiers battus. Elle invite les élèves à enfreindre les règles, prendre des initiatives, faire preuve de curiosité.
Arthur remarque rapidement qu’un carreau de fenêtre a été brisé, suggérant une effraction ; toutefois, aucun vol n’a été commis d’après les informations qu’il a pu récolter. C’est un mystère qui l’intrigue fortement, et d’autres énigmes vont susciter son intérêt durant les prochaines semaines.
Au sein de Baskerville Hall, Arthur découvre le dernier dodo encore en vie, des Professeurs qui exercent dans des domaines variés, très différents du cursus usuel. Le jeune garçon se passionne rapidement d’anatomie aux côtés du Professeur Watson.
Les Élèves se départagent dans 5 cercles qu’ils choisiront plus tard. Le Fer, l’Aube, la Foudre, l’Esprit et la Citadelle ; chacun a ses propres spécificités. Ces étendards ne sont pas sans rappeler ceux de Poudlard qui rassemblent également les élèves selon leurs valeurs et leurs prédispositions.
Arthur se lie d’amitié avec Pocket, Irene, Jimmie, Grover et Ahmad. Certains d’entre eux intègrent avec lui le célèbre Trèfle, société secrète qui façonne les éminences de ce monde. Le Trèfle soumet 3 épreuves pour tester le courage, l’honneur et la loyauté des candidats.
Grover et Ahmad sont plutôt en retrait. Grover est un excellent protagoniste, obnubilé par la mort. Ses répliques sont désopilantes ; il dispose d’un esprit brillant, bien dommage qu’il reste en retrait. Ahmad l’est d’autant plus, on le croise à peine au final. Ses compétences en géologie sont pertinentes, mais il y a trop peu d’interactions qui l’intègrent au groupe.
Sébastian est le grand rival d’Arthur, il cherche à lui causer du tort dès que l’occasion se présente. Arthur est trop impulsif et tombe dans ses pièges très facilement ; tout l’inverse de Moriarty, beaucoup plus réfléchi et diplomate.
Énorme point fort de ce roman : son ambiance qui m’a fait penser à Harry Potter, la sorcellerie en moins. L’architecture, les 5 cercles, les Professeurs singuliers, les initiatives des élèves, les secrets… J’ai vraiment aimé ce mélange, qui se déroule à l’époque du véritable Arthur Conan Doyle. L’auteure a imaginé sa scolarité en livrant ici un récit captivant.
Il faut saluer les nombreuses références, notamment le mur criblé de balles de Sherlock Holmes. Le Docteur Watson devient son Professeur, Arthur l’apprécie particulièrement pour sa gentillesse et son honnêteté. On retrouve bien sûr Mme Hudson, et surtout James Moriarty, Irene Adler et Mary Morstan. Tout ce beau monde partage des péripéties rocambolesques. Mme Grey m’a fait penser à Dorian Gray à cause de son nom et de l’époque. Finalement, l’hommage est palpable quand on termine la lecture, mais je n’en dirai pas plus.
La présence de Saucisse soulève d’autres questions d’un point de vue scientifique, mais elle s’intègre parfaitement à l’histoire. Après tout, Arthur Conan Doyle croyait en l’existence du surnaturel, et la science a déjà pu expliquer de nombreux phénomènes qualifiés de sorcelleries autrefois.
Une adaptation en série est prévue, peut-être sous le titre d’origine « The Improbable Tales of Baskerville Hall ».
