Les Chevaliers de Baphomet – L’Ombre des Templiers Reforged est le remaster de ce premier opus éponyme sorti en 1996. Développé et édité par Revolution Software, ce jeu sortira le 07 Novembre 2024. Ce test a été réalisé sur Switch.

Un clown et un vieux manuscrit

George Stobbart prend tranquillement un café sur une terrasse parisienne quand tout bascule : un clown armé d’un accordéon fait irruption dans le café, dérobe une mallette et fait tout exploser. Le détenteur de la mallette est désormais mort, tandis que la serveuse vit toujours.

George commence son enquête, se faisant tantôt passer pour un détective privé, un flic, un électricien… Il n’hésite pas à utiliser la carte de visite que lui a laissée Augustin Rosso, inspecteur de police à Paris ou encore celle qui le fait passer pour un électricien pour réparer une pompe à bières en Irlande.

Rosso fouille la psyché des gens pour établir la vérité. Il est accompagné du Sergent Moue qui soupçonne tout d’abord George d’être un terroriste. Ce dernier le dément : ce n’est qu’un touriste américain !

George rencontre Nicole Collard, journaliste pour le journal La Liberté. Elle prend des clichés du désastre pour rédiger un article. Quand George lui propose de l’interroger, elle l’expédie en expliquant qu’elle veut uniquement des faits réels. Elle a déjà bien cerné le tempérament de George qui aime fanfaronner.

Nicole va aider George tout au long de son enquête, principalement au téléphone. D’information en information, George va remonter la piste de ce mystérieux clown jusque dans son hôtel privé pour découvrir son identité. Visiblement, cet homme a tout fait exploser pour récupérer un mystérieux parchemin en lien avec l’ordre des Templiers… Le voyage de George se poursuit en Irlande…

Point & Click et humour

« Les Chevaliers de Baphomet » demeurent un monument du genre Point & Click. Sorti initialement en 1996, j’ai pu faire ce jeu sous le titre Les Chevaliers de Baphomet – The Director’s Cut en 2012. Je suis tombée en amour pour cette licence qui déborde d’humour dans toutes ses répliques. Le personnage de George est extrêmement drôle, totalement décalé par rapport aux héros habituels. Il est aventureux, discute avec n’importe qui et présente absolument tout ce qu’il ramasse par terre sans la moindre gêne, même un mouchoir dégoûtant trouvé dans les égouts. Sa tendance à ramasser n’importe quoi le conduit à toucher une crotte dans un magasin de farces et attrapes, sauf qu’il s’agit d’une véritable crotte… George ne se lave pas les mains ensuite, il s’essuie sur ses vêtements ; puis il va discuter tranquillement avec le tenancier juste après, l’air de rien. Et sinon, qui a posé cette crotte ici ? Un chien ? Pourquoi le propriétaire n’a pas nettoyé ? Pourquoi cette odeur d’oignon dans une chambre d’hôtel vide réputée ? Est-ce que la bière tiédasse du barman a provoqué des gastros à ses clients ? Des mystères en plus…

Concernant les mécaniques, elles sont très simples à prendre en main. Vous bougez votre stick analogique droit et pointez un endroit ; en appuyant sur A, George s’y rend. Il peut observer les gens avec Y et leur parler avec A. Pareillement avec les objets, Y pour observer et A pour interagir. Une petite molette apparaît lors de certaines actions comme l’ouverture d’une fenêtre par exemple.

Ce remaster vous propose des indices que vous pouvez activer en choisissant la fréquence si vous n’êtes pas habitués au genre Point & Click ou tout simplement si vous vous retrouvez bloqué.

Bien sûr, votre logique est sollicitée. Par exemple à l’hôtel : si vous sortez avec le manuscrit, les gangsters vous fouillent, le trouvent et jettent George dans la Seine ; adieu, George ! Oui, vous pouvez mourir. Dans ce cas, vous rechargez votre partie. Le jeu vous donne tout de même des indices tout du long. Vous êtes déjà passé par la fenêtre avec une vue plongeante sur la ruelle. Il suffit de jeter le manuscrit là puis de quitter l’hôtel et d’aller le récupérer.

Si, visuellement, ce remaster est une réussite en comparant sa sortie initiale de 1996, les voix restent toutefois très éraillées. En jouant avec un casque, c’est d’autant plus perceptible. Ça gâche un peu l’immersion, mais il faut saluer le jeu d’acteur des comédiens de doublage. Et heureusement que le jeu est entièrement doublé, car la police blanche entourée de noire ne m’aurait pas permis d’y jouer sinon.

On peut regretter les gros plans des personnages qui étaient inclus dans Director’s Cut. Cette fois, on voit les personnages sur la scène, mais sans gros plan sur leur visage, ce qui est dommage.

 L’enquête est très sympathique ; en plus de déborder d’humour, elle est ludique, enseignant des détails sur l’époque des Templiers. Baphomet demeure une grande licence, qui connaît un nouveau souffle grâce à ce remaster qui pourra séduire la nouvelle génération.