Le petit monde de Kabocha est un manga one-shot de Daisuke Igarashi, paru le 11 Septembre 2024 dans la collection Le Renard Doré aux Éditions Rue de Sèvres. Il se compose de 112 pages.
Kabocha est une minette tricolore que le héros recueille alors qu’elle n’est qu’un chaton. D’abord réticent à l’idée de l’adopter, car il ne pourra plus voyager ensuite ; ses miaulements incessants l’atteignent, il ne peut pas la laisser livrée à son sort. La chatonne, qui n’a pas encore ouvert les yeux, intègre finalement sa maison. Très impliqué, le héros (dont on ne connaît pas le prénom, peut-être une représentation fidèle de Daisuke ?) se documente pour mieux connaître les chats. Il mélange du lait écrémé avec de l’eau et l’imbibe dans un tissu qu’il donne à boire à Kabocha ; puis il enveloppe une bouteille chaude dans une serviette pour qu’elle puisse se blottir contre.
La première année de Kabocha se déroule en intérieur. Le mangaka pense qu’elle s’acclimatera difficilement à la vie à la campagne. Mais c’est sans compter l’instinct animal des chats ! Kabocha attrape tout d’abord un crabe en s’aventurant dans son nouvel environnement. Elle découvre plein d’odeurs, d’insectes, de végétaux… Un vrai paradis !
Kabocha et son maître vivent ensemble dans cet espace rural, loin du tumulte de la ville. Les maisons sont très espacées quoique vétustes ; les oiseaux peuvent y entrer, c’est d’ailleurs ce qui motive Kabocha à sortir dehors. La jeune chatte flaire ensuite des souris et les traque avec avidité, quitte à les vomir parfois.
Les saisons s’écoulent, Kabocha découvre la nature qui change au fil des mois. Elle aime se promener dans la neige, mais il lui arrive de glisser sur le toit. Ce dernier cause bien du souci à son maître. La chatte y grimpe 5 à 6 fois par jour et attend que son humain vienne la redescendre, même si elle peut le faire d’elle-même sans problème.
Kabocha vadrouille, se heurte aux menaces de l’extérieur : elle fuit le renard dès qu’elle l’aperçoit. Il faut savoir qu’un renard peut manger un chat très facilement s’il est vraiment affamé, c’est ce qui est arrivé l’an dernier chez moi… Je vous rassure, ce n’était pas mon chat, mais ça fend quand même le cœur… Et voir un renard avec le corps d’un chat adulte dans sa gueule puis prendre la fuite avec est assez impressionnant.
Le mangaka prend la menace du serpent et du hibou au sérieux, mais pas celle du renard qui est pourtant un prédateur tout aussi dangereux en disant : « Elle s’est cachée. Défaite par forfait ! Tu n’as pas honte ? » Peut-être ne le sait-il pas ? Normalement, le renard ne tue pas un chat pour le manger, mais bien pour supprimer un concurrent capable de lui voler sa nourriture.
En tout cas, le héros aime énormément Kabocha, il s’inquiète toujours pour elle, vérifie qu’elle va bien, ne manque de rien. Il lui parle régulièrement, notamment avec des miaous ; Kabocha ne reconnaît pas son prénom à force ! Sans doute parle-t-elle un langage moitié félin, moitié humain ?
Les illustrations sont extrêmement réalistes, principalement celles des animaux. Tous les mouvements félins sont exacts ! La façon dont Kabocha s’étire, se toilette, saute pour jouer avec son humain, grimpe aux arbres… et même lorsqu’elle tombe !
De nombreuses pages sont tout en couleur, pas seulement au début du manga, mais à intervalles réguliers. L’utilisation de l’aquarelle de Daisuke Igarashi apporte une touche de douceur à l’univers et renforce la beauté de la nature dans laquelle ses protagonistes évoluent. Chaque plan est travaillé, les hachures comblent les décors, très soignés également.
Kabocha miaule énormément. Certains chats sont très bavards ; ayant vécu avec des chats durant toute ma vie, je peux dire que cela dépend des tempéraments. Mon petit dernier, Auguste, qui a 1 an à peine miaulait déjà à son arrivée et même s’il est castré, il pousse toujours la sérénade, notamment la nuit… Il a à manger, à boire, là n’est pas la question ; une fois qu’il me réveille, il miaule en me regardant comme s’il me disait : « Hé, ça va ? » se frotte à mes jambes et repart se coucher… « À ton avis, Auguste, tu ne crois pas que j’aimerais dormir la nuit ? » De fait, je laisse à nouveau ma porte fermée, ce qui le contrarie passablement.
Chaque chat est unique ! Kabocha nous montre qu’un chat d’intérieur retrouve ses instincts une fois à la campagne, celui de chasser essentiellement. Les chats sont des chasseurs nés et se débarrassent des nuisibles !
Kabocha finit par se battre elle aussi, les chats sont très territoriaux, mais extrêmement tendres avec leur maître si ce dernier les aime vraiment. Je dirais même qu’ils peuvent l’être tout autant voire plus qu’un chien.