Dernier titre du studio « Triple-I » australien League of Geeks, Jumplight Odyssey est un jeu de gestion de vaisseau spatial lancé en accès anticipé le 21 août sur Steam.
Cette Accès Anticipé vous donne accès à une partie du contenu prévu au lancement, à savoir le premier scénario du mode histoire (sur trois), ainsi qu’à l’exploration libre. Si le contenu peut sembler un peu léger, sachez que l’expérience en vaut indubitablement la chandelle tant le titre a d’ambition.
Editeur(s)
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League of Geeks |
Sortie France
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21 aout 2023
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PEGI
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+12 ans
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Web | Site officiel |
Support de test | PC |
Bienvenue sur les ponts inférieurs !
Jumplight Odyssey vous propose de devenir commandant de votre propre vaisseau spatial. Dans votre quête pour rejoindre les confins de la galaxie, vous êtes cependant continuellement sous pression : la gestion des ressources et de l’équipage se trouve au cœur de vos préoccupations… ainsi qu’une flotte, qui vous pourchasse sans relâche dans le but de vous détruire.
Dans sa version finale, League of Geeks prévoit de proposer trois scénarios différents, chacun vous mettant dans la peau d’un commandant différent au sein d’une intrigue originale. Pour l’heure cependant, seule la Princesse Euphora est disponible. Une mise en bouche aux allures de grosse démo, mais qui est suffisante pour appréhender toutes les subtilités d’un titre incroyablement riche qui, cependant, n’en est qu’à ses balbutiements.
En ne prenant en considération que ce premier scénario disponible, Jumplight Odyssey part sur de très bonnes bases. Chaque protagoniste dispose d’une personnalité qui lui est propre, de motivations et d’un code de conduite. Relativement bien écrit et doublé avec soin, les interactions immergent aisément le joueur dans une intrigue riche et palpitante. Vous prenez très rapidement conscience de l’urgence de la situation, ainsi que des enjeux de votre mission.
Jeu de gestion oblige cependant, ne vous attendez pas à trouver ici un scénario complexe aux multiples embranchements. Pourtant, Jumplight Odyssey fait tout pour peaufiner sa narration et son intrigue, bien au-delà des productions usuelles du genre. Espérons seulement que les prochains scénarios bénéficieront du même soin.
J’ouvre enfin une petite parenthèse sur le style graphique du titre. Particulièrement beau dans ses phases de gameplay avec une direction artistique faisant indubitablement penser à la licence « Two Points » ; c’est aussi et surtout ses dessins et animations qui sont impressionnants.
En effet, le studio a opté pour un style dessin animé old-school dans la veine d’Albator, Capitaine Flam et consorts. Arborant donc des visuels très nostalgiques, Jumplight Odyssey séduit immédiatement.
Le jeu de gestion ultime ?
Le scénario de la Princesse Euphora est tant à la fois une manière de vous introduire au lore du jeu, que de vous apprendre ses principales mécaniques. La première heure consiste en un immense et complexe didacticiel, vous donnant toutes les clés pour devenir le meilleur commandant possible. Et votre trousseau risque de s’alourdir considérablement…
Car vous êtes littéralement face à un jeu fait par des connaisseurs, des amateurs, des passionnés de gestion. Assez proche d’un « Two Points » (ou d’un « Theme » pour les plus anciens) dans son acception du genre ; Jumplight Odyssey est riche d’une foultitude de mécaniques assez incroyable. Peut-être même trop.
Afin de vous fournir l’expérience la plus authentique possible, League of Geeks semble oublier qu’un bon chef apprend avant tout à déléguer. Dans ce vaisseau, c’est à vous de tout gérer !
Ressources, nourriture, équipements, moral du personnel, expéditions à la surface des différentes planètes, envoi de troupes en combat, disposition des pièces, mobilier…
Certes le résultat s’approche de l’expérience « ultime » du jeu de gestion ; mais dans les faits le gameplay finit par être incroyablement lourd et ne jamais vous laisser respirer. Sans doute est-ce dû au stade de développement, mais en l’état il est particulièrement difficile de venir à bout du premier scénario avec un vaisseau dans un état acceptable.
À trop vouloir proposer de contenu, le studio est en train de façonner un monstre qui risque de s’échouer sous une montagne de bonnes intentions. Espérons seulement que la suite me donnera tort et que l’équipe tirera des leçons des retours des joueurs. Cela semble en tout cas être le cas. Particulièrement attentifs aux retours de la communauté, l’équipe communique beaucoup et s’intéresse réellement au ressenti des joueurs.
Une Accès un peu trop anticipé ?
Dans son état actuel, Jumplight Odyssey souffre de nombreux bugs et fonctionnalités manquantes gâchant l’expérience de jeu. Mais bien entendu, le peu de contenu disponible est également largement préjudiciable à l’appréciation du titre.
Outre le mode histoire (où un seul scénario est disponible), vous avez accès à l’exploration libre. Sauf que pour l’heure, cette dernière est peu ou prou identique au scénario… l’histoire en moins.
Il ne s’agit en effet ni plus ni moins que de refaire la même chose, mais en pouvant ajuster les paramètres de difficulté. Libre à vous de repartir en direction des confins de la galaxie en désactivant totalement la flotte adverse ou, au contraire, en la rendant encore plus puissante.
Et c’est un comble de constater que ce mode de jeu optionnel, censé d’ordinaire être réservé aux joueurs expérimentés, peut être configuré pour devenir… plus simple et didactique que le scénario tutoriel !
Pour réellement profiter de l’expérience Jumplight Odyssey dans de bonnes conditions, il est bien plus intéressant de lancer l’histoire d’Euphora, de la poursuivre jusqu’à la fin des tutoriels, puis de basculer vers le mode libre pour expérimenter en toute quiétude et parfaitement assimiler les mécaniques.
Mais même ainsi, il est difficilement conseillable de s’orienter vers l’achat du titre sans un minimum de précautions. Le jeu sort tout juste de l’Alpha et souffre d’un nombre considérable de bugs. Chutes de FPS massives et inexpliquées par moments, disparitions de textures, personnages qui n’apparaissent pas… c’est un festival.
Malgré tout, le jeu reste parfaitement jouable et appréciable… sinon en ce qui concerne les fonctionnalités manquantes ou en cours de développement.
C’est notamment le cas concernant certaines mécaniques pourtant essentielles, comme la durée des missions d’explorations. Le Timer demeure éternellement bloqué, vous empêchant ainsi de planifier correctement le planning de vos troupes.
Pourtant, je ne saurais que trop vous recommander de donner une chance à ce titre tout bonnement incroyable si vous êtes un tant soit peu amateur de jeux de gestion. Fait avec amour et passion par une équipe attentive aux retours, il pourrait bien rapidement devenir une référence… si le succès est au rendez-vous.