
InCarnatis : Saint-Germain est un roman augmenté de la collection Les Chroniques d’Ethelior, écrit par Marc Frachet. Paru le 30 Août 2024 chez MCF Éditions, il se compose de 260 pages.
L’histoire démarre à Paris, en 1794. Lavoisier est sur le point de perdre la tête sous le tranchant de la guillotine. Il confesse sa vie avant ce moment fatidique : à ses 17 ans, il raisonne en compagnie de Diderot. Cet illustre personnage croise la route du Comte de Saint-Germain. Lavoisier se fait passer pour un domestique de Madame de Pompadour pour l’approcher discrètement. Saint-Germain est décrit comme un Alchimiste, cet homme suscite beaucoup de curiosité. Mais sa présence coïncide avec de sombres meurtres dans la capitale…
Lavoisier décide de le filer et n’hésite pas à miauler comme un chat errant quand il risque de se faire prendre, acte visiblement crédible chez son auditoire. Saint-Germain reste longuement dans ses quartiers, sans recevoir personne. Son unique domestique marche d’une étrange façon, mystérieux et tout de noir vêtu.
Lavoisier ne tarde pas à découvrir qu’une secte est mêlée dans l’affaire, elle souhaite mettre la main sur le Livre d’Abraham. Et si le Comte de Saint-Germain était réellement immortel ? Une figure historique que tous connaissent déjà sous un autre nom en vérité ?
InCarnatis Saint-Germain s’appuie sur des faits réels : oui, le Comte de Saint-Germain a vraiment existé. On le prétendait effectivement Alchimiste ; Madame de Gercy a bel et bien déclaré l’avoir vu à Venise 50 ans plus tôt. Bien entendu, InCarnatis Saint-Germain est avant tout une œuvre de fiction ; cependant, elle nous décrit un Paris vraisemblable. Le Roi Louis XV, Madame de Pompadour, D’Artagnan, Choiseul… On retrouve tout ce beau monde embringué dans la quête d’amour éploré de Saint-Germain.
Ce roman a bénéficié d’une magnifique campagne Ulule à hauteur de 15 402€. La plume est plutôt fluide, se concentrant sur des faits historiques implémentés tout du long. On trouve des détails spontanés : le Roi qui tourne deux fois sa main en l’air, Madame de Pompadour qui tape deux fois dans ses mains, des expressions de l’époque, un peu de latin… Il est dommage que quelques coquilles subsistent à la parution. Par exemple : coup au lieu de cou, ouï dire au lieu de ouï-dire, tâché au lieu de taché… (je me suis permise de corriger dans l’Extrait numéro 5, et remplacé fusse-t-elle qui est du subjonctif imparfait par fût-elle dans le sens de l’hypothèse dans l’Extrait numéro 3 ) ainsi que les problèmes de temps employés.
Il n’est pas obligatoire d’avoir lu au préalable la trilogie de La Vénus d’Emerae pour comprendre l’histoire. Le personnage Ethelior est présent de manière discrète, apportant des réponses à la fin du livre. Nul doute que les lecteurs fidèles apprécieront son impatronisation et tous les secrets qui en découlent.
Ce qui démarque InCarnatis des autres livres de fiction historique réside dans l’implémentation de QR Codes. Ces derniers, disséminés un peu partout dans l’ouvrage, permettent d’accéder à des bonus : illustrations, musiques et surtout séquences audio doublées par des comédiens de qualité. Vous pouvez lire les textes de leurs saynètes à la fin du livre. Ces dernières réunissent un très joli casting :
Benoît Allemane, Donald Reignoux, Dorothée Pousséo, Bernard Gabay, Thierry Desroses, David Krüger, Hervé Jolly, Claire Guyot, Stéphane Pouplard.
Ensemble, les comédiens donnent vie à certaines séquences annexes avec brio. On les sent tous impliqués, les bruitages collent bien. En scannant le QR Code correspondant, la piste audio se lance, à l’instar des autres bonus ; c’est simple d’utilisation. J’aurais peut-être apprécié davantage de matière en ce sens, la première séquence doublée surgit page 144, soit à plus de la moitié du livre ; une facette qui aurait mérité d’être introduite plus tôt dans l’ouvrage, afin de renforcer l’immersion grâce à cette proposition transmédia peu usitée.