Dusk Diver 2 est le second jeu du studio chinois Wanin, déjà aux commandes du premier opus. Sorti en février 2022 sur PlayStation 4, PlayStation 5, Nintendo Switch et PC ; le titre a reçu un accueil plutôt favorable tout en restant totalement en dehors des projecteurs.

Pourtant, cette suite aux allures de Persona n’est pas sans qualités. Loin de là, même.

La porte des étoiles

Dans Dusk Diver 2, vous incarnez toujours Yang Yumo. Après les événements du premier jeu, elle poursuit sa vie étudiante tout en luttant activement au sein de l’organisation contre des entités interdimensionnelles souhaitant envahir la terre.

Accompagnée de ses trois gardiens, Yumo se sert encore de la supérette du coin comme base opérationnelle. Et tout semble aller pour le mieux dans cette petite vie bien réglée… du moins, jusqu’à ce que des pics d’énergies inconnues ne soient enregistrés.

C’est alors que les choses vont de mal en pis, puisque de nouveaux personnages singuliers entrent en jeu, dont une Diver qui semble défaire tout ce que Yumo s’échine à accomplir.

Tout comme son aîné, Dusk Diver 2 est un jeu excessivement verbeux qui semble ne jamais vouloir s’arrêter de parler. Les dialogues s’étirent en longueur, tout comme les situations qui ne vont jamais à l’essentiel.

Préparez-vous à d’interminables lignes de textes qui, généralement, peuvent se résumer en quelques mots. Par chance, Dusk Diver 2 est intégralement traduit en français et la localisation est de bonne facture. De même, le scénario dispose de nombreux rebondissements assez intéressants (dont deux particulièrement inattendus) qui parviennent à relancer l’intérêt du joueur à intervalles réguliers.

Ne vous attendez cependant pas à une intrigue du niveau d’un Persona 5. Cependant, le titre n’a jamais la prétention de le singer, ni même de s’en inspirer.

Reste à savoir si le titre est accessible aux néophytes n’ayant pas joué au premier… Et là, clairement, la réponse est en demi-teinte. En effet, jamais le jeu n’essaie de s’ouvrir à un nouveau public et assume totalement sa nature de suite… du moins sur le plan scénaristique. À vous de faire l’effort de vous immerger dans cet univers incroyablement riche sans la moindre petite explication.

Il aurait été sans doute préférable d’ajouter une introduction sous forme de rappel ou, à minima, un menu textuel. En l’état, les nouveaux joueurs risquent de se retrouver particulièrement perdus et d’avoir bien du mal à comprendre toutes les subtilités du scénario.

En revanche, le jeu s’avère particulièrement dispendieux en tutoriels concernant les phases de gameplay. Trop même, comme s’il se destinait à un public qui n’a peu ou prou jamais tenu une manette…

Un paradoxe étrange et difficilement compréhensible, bien qu’il s’agisse là d’un défaut relativement mineur eu égard des qualités du titre.

Une balade au pays de Paprika

Visuellement, Dusk Diver 2 fait bien mieux que son aîné sur tous les plans. Le nouveau moteur graphique est clinquant, les portraits des personnages et autres dessins particulièrement réussis. Il en va de même pour les textures et modèles 3D qui sont bien plus fins et soignés.

D’un point de vue global, le character design est également plus travaillé que dans le premier opus, et même le level design a été totalement repensé pour offrir une exploration plus intéressante au sein de décors incroyablement variés et vraiment originaux.

Certes, Dusk Diver 2 n’est certainement pas à mettre en parallèle avec la maestria d’un Persona 4 ou 5, bien que visuellement le titre s’en inspire largement. Les budgets alloués aux deux productions ne sont pas les mêmes, et le rendu final s’en ressent grandement.

Cependant, force est de constater que le studio s’en tire avec les honneurs et propose un divertissement très agréable à parcourir de bout en bout.

Dusk Diver 2 fourmille d’idées visuelles une fois le « monde réel » quitté. Les donjons disposent d’une D.A. très intéressante et d’une mise en scène vraiment qualitative, telle que des donjons au sein de salles d’arcades ou encore de zones extérieures riches de particules.

Trop de contrôle, pas assez d’équilibrage

Dusk Diver 2 se présente sous la forme d’un A-RPG, c’est-à-dire que les combats s’effectuent en temps réel au sein de petites arènes fermées.

Contrairement à son aîné, ce second opus de la licence propose un système évolué et, de nouveau, bien plus poussé. Finies les idées initialement mises en place, votre héroïne n’a désormais plus besoin de ses gardiens pour se battre.

Désormais, toute votre équipe se balade de concert dans les différents donjons et se bat en même temps. Vous pouvez de fait switcher à loisir de personnage jouable afin de bénéficier des spécificités et capacités de chacun.

S’il s’agit d’une excellente idée pour faire évoluer la licence, force est de constater que l’exécution est un poil moins réussie. Avec autant de personnages à l’écran, les combats sont souvent brouillons et manquent de finesse. Si au début vous allez sans nul doute tenter de jouer stratégiquement, rapidement vous vous rendrez compte que la manière forte est bien plus efficace.

De même, les compagnons de Yumo s’avèrent relativement décevants, car bien moins puissants qu’elles. Vous êtes donc libre de prendre en main Léo, Le Viada et Bahet… bien que ces derniers manquent clairement d’efficacité.

Et si le choix de proposer une telle évolution de gameplay d’un opus à l’autre plutôt que de se reposer sur ses acquis est à saluer ; sans doute le studio aurait-il pu investir plus de temps sur le développement d’une Intelligence Artificielle correcte.

Dusk Diver 2 fait partie de ces jeux dans lesquels vous allez vous retrouver totalement estomaqué par la stupidité crasse de vos compagnons d’infortunes. S’ils sont ne serait-ce qu’un peu trop loin des ennemis, ces derniers vont simplement ne pas bouger et vous regarder vous battre.

Et même dans le cœur de l’action, vous allez être surpris de les voir manquer la plupart de leurs coups, ou simplement partir faire leur vie à l’autre bout d’un niveau sans même prêter attention aux ennemis.

Pour couronner le tout, Dusk Diver 2 s’avère également moins fluide et nerveux que son aîné. La plupart des ennemis sont des sacs à PV nécessitant un nombre colossal de coups avant de mourir, sont moins nombreux et tapent plus fort.

Il en résulte des combats souvent brouillons et particulièrement ardus, surtout en tenant compte de l’absence totale de discernement de vos alliés.

Akiba’s Diver

Outre les donjons, Dusk Diver 2 propose comme son aîné (et la majorité des jeux du genre) une phase d’exploration du « monde réel » sans le moindre danger.

Ces passages sont l’occasion de discuter avec les autres membres de l’équipe afin d’en apprendre plus sur l’intrigue ; mais aussi de visiter les différents quartiers qui composent la ville.

Et il faut avouer que ces phases, bien que plaisantes, manquent de punch. Contrairement à un Persona ou à Akiba’s Trip ; Dusk Diver 2 se concentre sur des quêtes annexes totalement dispensables, de recherche d’illustrations pour compléter votre collection, ou de visiter les différents restaurants.

À l’instar du premier, manger certains plats apporte en effet des bonus significatifs pour le prochain donjon.

Cependant, Dusk Diver 2 dispose d’un énorme point à mettre à son crédit : son intrigue ne se déroule pas au Japon !

Fini donc d’explorer encore et toujours les mêmes quartiers. Studio Chinois oblige, le jeu situe son action à Taïwan. Et les différences sont notables, à tel point que visiter les différents quartiers apporte réellement une plus-value culturelle très intéressante.

Enfin, Dusk Diver 2 propose également une New Game + que je vous invite vivement à essayer, tant cette dernière apporte de nouveautés : intrigue un peu différente, nouveaux personnages jouables, nouvelles quêtes… un vrai plus qui rallonge drastiquement une durée de vie déjà plus que correcte.

J’aime

L

Entièrement traduit en français !

L

Une New Game + vraiment réussie

L

L’ambiance taïwanaise

L

Un excellent scénario

L

Graphiquement très réussi

L

Une excellente D.A. vraiment originale et inspirée

J’aime moins

K

Un système de combat un peu brouillon

K

Une I.A. totalement dissidente

K

Obscur pour les néophytes