Deathbound est un action-RPG de type soulslike qui cherche à se distinguer dans un genre bien établi grâce à son concept central de « Morphing », une mécanique innovante qui permet au joueur de contrôler plusieurs personnages, ou « Essences », au sein d’un même corps. Cette approche vise à enrichir le gameplay en offrant une diversité de styles de combat et de stratégies. Mais, comme c’est souvent le cas avec les idées novatrices, l’exécution de cette mécanique complexe peut faire toute la différence entre un jeu captivant et une expérience frustrante.
Le titre est disponbile depuis le 8 août 2024 sur Xbox Series.
Le système de « Morphing » de Deathbound est sans doute l’un des aspects les plus intrigants du jeu, autant que celui qui est le plus mis en avant dans les communications. En début d’aventure, le joueur incarne un seul personnage qui, au fur et à mesure de sa progression, découvre et intègre de nouvelles Essences, chacune apportant son propre style de combat et ses compétences spécifiques. Ces Essences permettent de passer d’un personnage à l’autre en temps réel, introduisant ainsi une dimension stratégique unique dans les combats. Certaines Essences sont plus adaptées aux combats rapprochés, tandis que d’autres se spécialisent dans les attaques à distance ou la magie. Cette diversité aurait pu donner lieu à des combats dynamiques et variés, cependant, le manque de fluidité dans l’exécution nuit à l’expérience globale.
En effet, les transitions entre les Essences souffrent d’une lourdeur notable. Les animations sont lentes et peu réactives, rendant difficile l’exploitation optimale des capacités de chacune. Ce manque de fluidité est particulièrement perceptible lors des affrontements contre des groupes d’ennemis ou dans des environnements exigus, où la précision et la rapidité sont essentielles pour éviter de subir des dégâts importants. Malheureusement, cette mécanique, qui aurait pu être le point fort du jeu, se révèle plutôt être une source de frustration, limitant l’efficacité des stratégies que le joueur pourrait vouloir mettre en place.
Pour ne rien arranger, les commandes manquent de réactivité. Les mouvements des personnages sont lents, et les animations, parfois trop longues, entravent la fluidité des actions. De plus, la caméra, souvent mal placée dans les espaces restreints, complique encore la gestion des combats, rendant difficile la lecture des mouvements ennemis et l’anticipation des attaques. Ces problèmes techniques, combinés à une difficulté parfois mal dosée, rendent les combats plus frustrants que satisfaisants.
Les affrontements avec les boss, qui devraient être des moments culminants du jeu, souffrent également de ces défauts. Les hitboxes inconsistantes et les patterns d’attaque imprévisibles rendent ces combats souvent plus injustes que véritablement difficiles. De plus, le manque de variété dans le design des boss renforce cette impression de répétitivité et d’inachèvement, certains boss n’étant que des amas de corps sans réelle personnalité ou stratégie distincte
L’histoire de Deathbound se déroule dans le monde de Zeinemal, un univers post-apocalyptique où une civilisation autrefois avancée est tombée en ruines. Les vestiges de cette civilisation sont omniprésents, mêlant des éléments de technologie futuriste à des décors plus traditionnels rappelant les époques médiévales. Cette juxtaposition crée un cadre visuel intéressant mais aussi confus, rendant difficile la compréhension des lois qui régissent cet univers et brisant régulièrement toute cohérence diégétique. On y trouve des architectures modernes à côté de structures médiévales, ainsi que des objets de la vie quotidienne comme des téléviseurs ou des véhicules, qui semblent anachroniques dans ce contexte post-apocalyptique.
Malgré ces défauts, le monde de Zeinemal n’est pas dénué d’intérêt. Les environnements, bien que déroutants, sont détaillés et offrent de nombreuses zones à explorer, chacune avec ses propres mystères et dangers. Les personnages que l’on rencontre, bien qu’ils manquent parfois de profondeur, contribuent à enrichir l’histoire, notamment par leurs interactions et les quêtes qu’ils proposent. Le joueur est invité à reconstituer l’histoire de cette civilisation déchue à travers l’exploration et les dialogues, mais l’incohérence du monde peut parfois rendre cette tâche fastidieuse.
Si l’ambiance sonore de Deathbound est globalement réussie, avec des effets sonores qui ajoutent de la profondeur aux combats et à l’exploration, le doublage des personnages laisse à désirer. Certains personnages bénéficient d’une interprétation convaincante, comme Therone, dont la voix transmet bien la gravité de sa mission, tandis que d’autres, comme Anna Lepus, souffrent d’un accent forcé et d’un jeu d’acteur peu crédible. Cette disparité dans la qualité des performances vocales nuit à l’immersion et à l’attachement que le joueur pourrait développer pour les personnages, ce qui est d’autant plus dommage dans un jeu où la narration joue un rôle clé.