Death end re;Quest 2 n’est pas un jeu pour les âmes sensibles. Développé par Compile Heart et publié par Idea Factory, ce JRPG hybride se distingue par son mélange audacieux de visual novel et de combats tactiques. Mais si le jeu brille par son ambiance sombre et son intrigue captivante, le portage sur Nintendo Switch souffre de nombreux problèmes techniques qui pourraient décourager les joueurs les plus exigeants. Après plusieurs heures plongées dans l’univers troublant de Le Choara, place au test.
Un récit sombre et sans compromis
L’histoire de Death end re;Quest 2 débute sur une note particulièrement macabre. Mai Toyama, l’héroïne du jeu, tue son père abusif pour échapper à des années de violence domestique. Cet acte désespéré la conduit à l’académie Wordsworth, un pensionnat pour jeunes filles en difficulté, situé dans la mystérieuse ville de Le Choara. À première vue, cette ville européenne semble figée dans le temps, mais dès la tombée de la nuit, elle révèle son véritable visage : un lieu hanté par des créatures monstrueuses et des secrets aussi anciens que terrifiants.
L’une des forces de Death end re;Quest 2 réside dans sa capacité à jouer avec les attentes du joueur. Le récit est ponctué de « Death Ends », des fins brutales et imprévues qui surviennent lorsque le joueur fait de mauvais choix. Chaque décision prise par Mai peut avoir des conséquences dramatiques, créant une tension constante qui maintient l’attention du joueur du début à la fin.
Par exemple, une simple escapade nocturne dans les ruelles pavées de Le Choara peut rapidement tourner au cauchemar, lorsque des monstres surgissent de l’ombre, obligeant Mai à se battre ou à fuir pour sa vie. Ces moments d’angoisse sont magnifiquement contrebalancés par les interactions de jour, où Mai se lie d’amitié avec d’autres résidentes de Wordsworth, comme la douce Rotten Dollhart. Ces relations apportent une touche d’humanité dans un univers autrement oppressant.
Un gameplay stratégique mais répétitif
Sur le plan du gameplay, Death end re;Quest 2 propose un système de combat au tour par tour dans des arènes circulaires. Chaque combat devient une sorte de jeu de billard infernal, où l’objectif est de projeter les ennemis les uns contre les autres ou contre les murs de l’arène pour infliger des dégâts supplémentaires. Ce mécanisme de « knockback » ajoute une dimension stratégique intéressante, permettant de maximiser les dégâts infligés tout en minimisant les risques pour les personnages.
Cependant, ce système, aussi satisfaisant soit-il, montre rapidement ses limites. Les combats contre les ennemis de base deviennent répétitifs, et les boss, avec leurs millions de points de vie, transforment parfois les affrontements en épreuves d’endurance plutôt qu’en véritables défis tactiques. Par exemple, lors d’un combat contre un boss dans les souterrains de Le Choara, il m’a fallu plus de trente minutes pour en venir à bout, non pas en raison de la difficulté stratégique, mais à cause de la longueur excessive du combat, qui aurait pu être raccourci sans nuire à l’expérience.
Le « Glitch Mode », qui permet à vos personnages de se transformer et d’acquérir de nouvelles compétences, est un autre aspect notable du gameplay. Bien que visuellement impressionnant, ce mode n’apporte pas suffisamment de variété pour compenser la répétitivité des combats.
portage Switch : lumières et ombres
C’est ici que Death end re;Quest 2 trébuche vraiment. Le portage sur Nintendo Switch, bien qu’il permette de jouer en mode portable, est loin d’être à la hauteur des versions précédentes du jeu sur d’autres plateformes. Les graphismes ont subi une nette dégradation, avec des textures floues et des modèles de personnages aux bords pixellisés. Pire encore, le framerate souffre de baisses fréquentes, notamment lors des phases de combat, où la fluidité est cruciale pour maintenir l’immersion.
Ces problèmes techniques ne sont pas seulement esthétiques : ils affectent directement l’expérience de jeu. Par exemple, lors d’une exploration nocturne dans les ruelles de Le Choara, la lenteur des mouvements de caméra et les saccades dans les animations ont rendu l’exploration laborieuse, brisant l’immersion et rendant chaque combat plus pénible qu’il ne devrait l’être.
Malgré cela, le jeu conserve une partie de son charme grâce aux segments de visual novel, où les illustrations 2D restent belles et détaillées. De plus, les dialogues, entièrement doublés en japonais, ajoutent une profondeur émotionnelle qui compense quelque peu les défauts techniques du portage.