Cursed Princess Club

Cursed Princess Club est un webtoon de LambCat, publié chez Hugo Publishing sous le label NeoToon. Ce manhwa déborde d’humour.

Au-delà des apparences

Le Roi Jack du Royaume Pastel est enfin prêt à marier ses trois filles aux trois Princes du Royaume Tartan. Le Roi Leland, qui gouverne ce Royaume, est un vieil ami de Jack ; ils préparent cet événement depuis fort longtemps. Jack aborde toujours le sujet avec réticence, couvant ses filles comme un papa poule. Même les gardes n’ont pas le droit de croiser le regard des Princesses. Jack leur a donné une éducation très stricte pour les protéger de la gent masculine.

Les Princesses du Royaume Pastel sont trois jeunes filles qui se complètent bien ; quant à leur frère, Jamie, il est très efféminé, ce qui laisse penser qu’il s’agit d’une fille. Maria est la plus gracieuse, les animaux coiffent ses cheveux à son réveil. Elle aime chanter et aspire à trouver son Prince charmant. Lorena est la plus ingénieuse, elle adore les arts martiaux et la stratégie militaire. Des fleurs poussent quand elle dort. Jamie est le Prince du Royaume Pastel, même si son père a tendance à le coaliser avec ses filles. C’est le plus grand critique culinaire qui existe, capable de ressentir les émotions dans les plats qu’il goûte. Gwendolyn est la benjamine, elle a un physique assez particulier, dont elle n’a pas conscience puisqu’elle est acceptée de tous et aimée telle qu’elle est.

Seulement, les Princes arrivent, chamboulant ainsi les convictions de Gwendolyn… Blaine mise sur sa beauté, Lance sur ses aptitudes sportives ; Frederick a rejeté son côté rêveur et sensible au profit du mépris. Sa sensibilité s’est heurtée à la brutalité du monde extérieur lorsqu’il suivait sa formation à l’école militaire, ce qui l’a détruit. Depuis, Frederick est devenu une autre personne, qui écrase les autres comme il s’est fait écraser. À son arrivée au Royaume Pastel, le quiproquo le consterne : il pensait que Jamie était la troisième sœur et Gwen un esprit qui hantait la photographie…

Frederick trouve la Princesse Gwendolyn hideuse et ne peut se résoudre à l’épouser. La jeune fille surprend ses réflexions malgré elle et réalise qu’elle est repoussante aux yeux de son fiancé. Elle s’enfuit dans la forêt et s’évanouit de terreur. Par la suite, Gwendolyn réalise que les Princesses qu’elle vient de rencontrer sont toutes victimes d’une malédiction. Calpernia, surnommée Prez, a fondé le CPM, le Club des Princesses Maudites, dans le but qu’elles s’entraident et surmontent leurs imperfections ensemble. Se changer en corbeau en état de stress, avoir des pinces de homard à la place des mains, porter un masque pour cacher l’absence de globes oculaires, être une vieille dame à l’âge de 15 ans… Les malédictions sont variées.

Il y a le Prince Saffron au sein du CPM, qui n’apprécie pas l’appellation de Princesses Maudites, qui implique des membres exclusivement féminins. Participer à leurs soirées pyjamas le rebute et il n’hésite pas à défier Prez ouvertement.

Gwendolyn découvre au sein de ce club des gens dont la malédiction les handicape, ce qui leur interdit de mener une vie normale. Bien évidemment, elle ne veut pas faire souffrir ses sœurs en leur avouant que le Prince Frederick l’abhorre de tout son être. Elle craint que le mariage de ses aînées soit annulé en le dévoilant, ce qu’elle ne peut accepter, puisqu’elles semblent heureuses en compagnie des Princes Tartan. Le CPM va épauler Gwendolyn pour qu’elle réapprenne à s’aimer, retrouver confiance en elle et accepter de ne plus se sacrifier constamment pour ceux qu’elle aime. D’autres issues existent, et c’est dans une ambiance très chaleureuse et sororale qu’elle va évoluer.

Humour rafraîchissant !

Cursed Princess Club bénéficie d’un succès retentissant amplement mérité. Outre son humour et ses messages de tolérance ; ce livre sent délicieusement bon. Du papier de qualité, des couleurs très douces, une couverture rigide. Un format broché de 288 pages. L’illustration m’a de suite intriguée ; une fois le prologue et le premier chapitre avalés, j’ai continué d’embarquer en riant tout du long. C’est un humour absurde qui fonctionne complètement chez moi. Mais, au-delà de toutes ces blagues en rafales, Cursed Princess Club nous enseigne que les apparences ne déterminent pas qui l’on est. Gwendolyn a peut-être un physique moins joli que celui de ses sœurs, mais elle est très gentille et pleine de petites attentions pour son entourage. C’est parce que Fred la répudie, qu’elle réalise qu’elle est différente physiquement.

Gwendolyn attire les opossums, les rats… Aux yeux des gens extérieurs, elle ressemble à une sorcière, il y a même une méprise à ce sujet lorsqu’une virago croit que Gwen essaie de se débarrasser du Prince Jamie. Elle laisse sa pomme empoisonnée, persuadée que Gwen est arrivée avant elle dans ce but, et part. Pomme que l’intéressé croque, par ailleurs ! Une veillée est organisée pour réveiller le bel endormi. Visiblement, c’est un événement régulier au Royaume Pastel…

 Graphiquement, c’est coloré et mignon. Les personnages sont drôles et attachants. C’est bourré d’imagination et j’ai immédiatement apprécié le fait que toute la famille de Gwen l’aime réellement, sans jamais lui faire de remarques. Son physique n’a rien de répugnant pour eux, puisqu’ils la connaissent depuis toujours et l’aiment telle qu’elle est.