Curious Expedition, développé par Maschinen-Mensch, est un jeu de type roguelike qui mêle stratégie, exploration et survie dans un cadre historique du 19e siècle. Vous incarnez des explorateurs célèbres, tels que Charles Darwin ou Marie Curie, en quête de gloire et de trésors à travers des terres inexplorées.
Le jeu, initialement sorti sur PC en 2015, a été porté sur diverses plateformes, dont la Nintendo Switch ce 2 Avril 2020, permettant ainsi de vivre ces aventures n’importe où. Mais cette adaptation parvient-elle à capturer l’essence d’une aventure épique, ou se perd-elle dans les méandres de ses propres mécaniques ?
Une aventure historique qui frappe fort
L’un des aspects les plus séduisants de Curious Expedition est sans doute son cadre historique. Le jeu vous plonge dans une époque où l’exploration du monde était encore synonyme de mystère et de danger. Chaque expédition vous place à la tête d’une équipe d’explorateurs, chacun possédant des compétences et des capacités uniques qui influencent la manière dont vous abordez les défis à venir. La présence de figures historiques comme Darwin et Curie ajoute une touche d’authenticité et de charme à l’expérience, tout en donnant aux joueurs une incitation supplémentaire à essayer différents personnages pour voir comment leurs compétences se manifestent dans le jeu.
Votre objectif principal est de trouver la légendaire pyramide dorée, un artefact mythique caché quelque part dans chaque expédition. Cependant, atteindre cette pyramide est loin d’être une tâche facile. Vous devrez gérer vos ressources avec soin, surveiller la santé mentale de votre équipe, et prendre des décisions cruciales qui peuvent déterminer le succès ou l’échec de votre expédition. Le jeu introduit un élément de tension constant à travers la gestion de la santé mentale, qui diminue à mesure que vous explorez des terrains difficiles ou que vous faites face à des événements stressants. Ce système, bien conçu, oblige les joueurs à planifier chaque mouvement et à prendre des risques calculés pour atteindre leur objectif.
Curious Expedition propose plusieurs niveaux de difficulté, permettant aux joueurs de choisir l’expérience qui leur convient le mieux. Le mode facile offre une introduction plus accessible à l’exploration, tandis que les modes plus difficiles augmentent la tension en réduisant la marge de manœuvre pour les erreurs. La gestion de la santé mentale, combinée à la gestion des ressources telles que la nourriture et l’équipement, crée un équilibre délicat où chaque décision compte. Cette gestion, bien que simple en apparence, devient de plus en plus complexe à mesure que l’on avance dans le jeu, surtout lorsque les expéditions deviennent plus dangereuses et les ressources plus rares.
Mais même en mode facile, le jeu ne pardonne pas l’insouciance. Perdre un membre clé de l’équipe ou manquer de ressources à un moment crucial peut transformer une expédition prometteuse en un désastre.
Un système de combat aléatoire
L’un des mécanismes centraux de Curious Expedition est son système de combat basé sur des dés. À chaque rencontre avec un ennemi, vous lancez des dés représentant différentes actions possibles, telles que des attaques, des parades, ou des soins. Ce système, bien qu’innovant, s’avère frustrant en raison de sa forte dépendance à la chance. Même avec une compréhension approfondie du système, il n’est pas rare que la chance vous fasse défaut, transformant ce qui aurait dû être une victoire simple en un échec cuisant.
Les combats, tout en étant stratégiques, manquent de profondeur en raison de cette mécanique aléatoire. Bien que la chance fasse partie intégrante de nombreux jeux, ici, elle peut donner l’impression de priver le joueur de tout contrôle sur l’issue des rencontres.
Le cœur de Curious Expedition réside dans sa rejouabilité, chaque expédition étant générée de manière procédurale, offrant une nouvelle expérience à chaque tentative. Cependant, cette génération aléatoire manque de diversité. Le jeu souffre d’une certaine répétitivité. Les missions, bien qu’elles puissent varier légèrement en fonction des décisions prises, suivent souvent un schéma similaire : explorer, trouver des villages, piller des temples, et éviter ou combattre des ennemis.
La quête pour trouver la pyramide dorée, bien que stimulante au début, perd de son attrait à mesure que vous progressez dans le jeu. Le manque de diversité dans les objectifs et les événements rencontrés limite la motivation à replonger dans le jeu après plusieurs expéditions. Pour un roguelike, où la rejouabilité est souvent un critère crucial, cette répétitivité est une faiblesse notable et délétère.
Une direction artistique riche mais imparfaite
Visuellement, Curious Expedition adopte un style pixel art rétro qui rappelle les jeux de stratégie des années 90. Ce choix stylistique, bien qu’efficace pour évoquer l’ambiance de l’époque, présente également des limites. Les environnements, bien que variés en termes de biomes (déserts, jungles, toundras), finissent par se ressembler, ce qui peut réduit l’impact visuel de l’exploration. Les graphismes, bien que charmants, manquent de détails et de variations, ce qui peut rendre les longues sessions de jeu quelque peu monotones.
Le style minimaliste se reflète également dans la bande-son. Les musiques, bien que thématiques, tendent à être répétitives et ne parviennent pas toujours à capturer pleinement le sens de l’aventure épique que le jeu tente de transmettre. Le manque de variété musicale diminue l’immersion à long terme, surtout pour un jeu qui mise autant sur l’atmosphère et le sentiment de découverte.