
Sorti ce 4 Septembre 2024 sur Xbox Series, Ps5 et PC, Bunny Battle Nemesis est un titre pour le moins inhabituel mettant en scène des lapins anthropomorphes engagés dans une lutte épique pour leur survie. S’inscrivant dans l’univers plus vaste du DCF Universe, déjà établi avec des jeux comme Tony and Clyde, ce titre promettait un mélange d’action frénétique et de stratégie en temps réel, le tout dans un univers foisonnant mêlant science-fiction et mythologie. Pourtant, après plusieurs heures de jeu, l’expérience s’avère moins convaincante que prévue.
Dans Bunny Battle Nemesis, vous incarnez Valentina, une Maiden au service de Hell Ella, déesse de la mort. Ce personnage, déjà aperçu dans le final de Tony and Clyde, est convoqué pour défendre le royaume des Leporidae, un peuple de lapins guerriers créés par la déesse. Les Leporidae vivent en harmonie, exploitant les ressources naturelles de leur royaume sous la forme de Dolomites magiques, mais leur tranquillité est mise en péril par l’invasion d’une autre Maiden et ses mercenaires humains.
Le jeu brille indéniablement par la richesse de son lore. Les fans de l’univers DCF apprécieront les nombreux Easter eggs disséminés ça et là, reliant l’histoire à des événements passés et à des personnages des titres précédents. Par exemple, la présence de Björka, un général Leporidae aperçu dans une mise à jour de Tony and Clyde, constitue un clin d’œil pour les fans attentifs sans pour autant perturber les nouveaux venus.
Malgré tout, cet univers étendu devient rapidement un obstacle pour les nouveaux joueurs. L’histoire est mal rythmée, les moments clés souvent noyés sous des couches d’informations difficiles à digérer, et le manque d’explication claire des liens entre les différents jeux de l’univers rend la progression narrative chaotique. Un joueur peu familier avec le DCF Universe pourrait se sentir perdu devant l’accumulation de détails complexes et mal introduits ; tandis que les nouveaux auront irrémédiablement le sentiment de passer à côté d’un pan très important de l’intrigue globale.
Et si l’idée de proposer un univers vidéoludique étendu peut être intéressant pour d’énormes franchises comme Assassin’s Creed, cela devient plus problématique concernant les jeux indépendants qui ont besoin à la fois de consolider une base de fans autant que d’attirer de nouveaux joueurs.
Sur le plan du gameplay, Bunny Battle Nemesis repose sur un système de combat en temps réel, avec une composante stratégique qui permet de gérer différents personnages dotés de capacités spéciales. Valentina est accompagnée de plusieurs héros Leporidae, chacun ayant ses propres compétences, comme Gladius, un lapin équipé de lames et de lasers, ou encore Berserker, un guerrier fougueux au tempérament explosif.
Les combats sont rapides et dynamiques, mais souffrent rapidement de répétitivité. Si les affrontements contre les boss, comme Miss Amanda, l’antagoniste humaine équipée de technologie extraterrestre volée, apportent une réelle intensité, les combats contre les ennemis de base sont beaucoup trop simples et finissent par lasser. Le système de combo et de compétences n’offre pas assez de diversité pour maintenir l’intérêt à long terme.
En outre, le jeu manque de variété dans ses objectifs de mission. Vous êtes souvent amené à réaliser les mêmes tâches, qu’il s’agisse de défendre un territoire ou d’éliminer des vagues d’ennemis. La courbe de difficulté est mal équilibrée, avec des moments où le jeu devient soudainement très difficile, sans avertissement, suivi de longues séquences d’affrontements monotones.
Pour ne rien arranger, Bunny Battle Nemesis souffre d’un réel défaut de conception. Les commandes réagissent mal, donnant le sentiment que les actions des personnages sont parfois décalées par rapport à l’intention du joueur, rendant certains combats plus frustrants qu’amusants. Cette lenteur dans les réponses du système de contrôle est particulièrement visible lors des combats de boss, où la précision des actions est pourtant cruciale.
Visuellement, Bunny Battle Nemesis montre une certaine créativité dans le design de ses personnages. Les Leporidae, ces lapins guerriers aux allures mystiques, sont bien modélisés, et chaque héros possède une identité visuelle distincte. L’esthétique générale du jeu, mélangeant science-fiction et éléments mythologiques, parvient à capter l’attention au début.
Cependant, les environnements sont beaucoup plus inégaux. Si certaines zones offrent une belle profondeur et une complexité visuelle, d’autres sont désespérément vides et répétitives. Les décors, censés renforcer l’immersion dans le royaume des Leporidae, manquent souvent de détails et finissent par donner une impression de monotonie.
Les performances techniques sont, quant à elles, correctes malgré quelques bugs graphiques récurrents, comme des textures manquantes ou des problèmes de collision avec les décors. Bien que ces problèmes ne soient pas majeurs, ils viennent gêner l’expérience de jeu et dénote un manque de finition de l’ensemble.
Un des aspects les plus décevants du jeu est sa bande-son. Bien que le contexte mythologique et épique du jeu aurait pu permettre des compositions musicales grandioses, la musique de Bunny Battle Nemesis est étonnamment discrète. Les quelques thèmes qui accompagnent les combats manquent de dynamisme et deviennent rapidement répétitifs.
Les effets sonores, de leur côté, sont trop minimalistes. Les combats, censés être intenses, sont rendus plus fades par des bruitages simplistes et un manque de punch dans les impacts sonores. Ce qui aurait dû être une véritable immersion auditive se transforme en une expérience plate où la musique et les effets peinent à ajouter de l’émotion.