header_ Downward: Enhanced Edition

Sorti le 16 août 2024, Bloodhound est un jeu de tir à la première personne développé par Kruger & Flint Productions. Annoncé comme un hommage aux classiques du genre, tels que DOOM et Quake, il promet une expérience de jeu brutale et intense, tout en capturant l’essence des « boomer shooters » des années 90. Cependant, malgré des intentions louables et quelques réussites, le jeu échoue à s’imposer comme une référence moderne du genre.

Une esthétique rétro avec des hauts et des bas

Bloodhound tente de recréer l’atmosphère des anciens FPS avec des graphismes qui évoquent l’ère des jeux vidéo rétro. Le jeu adopte une palette de couleurs sombre et un design général qui rappellent les jeux des années 90. Cependant, cette approche rétro est un couteau à double tranchant. D’un côté, les environnements et les modèles d’ennemis peuvent susciter la nostalgie chez les joueurs qui ont grandi avec les classiques de l’époque. D’un autre côté, le manque de cohérence dans la qualité visuelle nuit à l’immersion globale.

Les environnements du jeu oscillent entre des décors bien conçus et des niveaux qui semblent inachevés. Certaines zones comme la cour du temple dans le deuxième acte parviennent à capturer une atmosphère oppressante avec des détails visuels soignés. Mais dès que vous passez à un autre environnement, comme les donjons souterrains qui suivent, vous pouvez avoir l’impression de jouer à un jeu datant de l’ère de la Xbox 360.

Le jeu propose également une option graphique appelée « juicy retro style », qui permet aux joueurs de basculer entre des résolutions allant de 240p à 1080p pour donner au jeu un aspect encore plus rétro. Bien que cette option soit intéressante pour les puristes du style rétro, elle ne compense pas les autres lacunes visuelles du jeu, notamment le tearing de l’écran, qui se produit fréquemment et peut devenir très frustrant​.

Un gameplay nerveux mais inégal

Le gameplay est l’aspect central de tout FPS, et Bloodhound s’efforce de capturer l’essence des shooters à l’ancienne avec une action rapide et frénétique. Le jeu propose un arsenal varié de dix armes, chacune ayant des caractéristiques uniques et un mode de tir secondaire. En plus des armes de base comme le revolver et le fusil à pompe, vous avez accès à des armes plus créatives comme une tronçonneuse à lance-flammes ou une arbalète avec des carreaux explosifs. Ces armes sont conçues pour encourager les joueurs à expérimenter différentes stratégies, en particulier dans les deux derniers actes où la gestion des munitions et des ennemis devient plus complexe​.

Cependant, cette variété d’armes n’est pas suffisante pour masquer les faiblesses du système de combat. Si certaines armes, comme l’arbalète explosive, offrent une satisfaction indéniable, d’autres, comme le fusil d’assaut et le minigun, manquent cruellement de punch. Ces incohérences dans les sensations de tir sont particulièrement frustrantes, surtout lorsque le jeu repose autant sur des affrontements en masse contre des hordes d’ennemis. De plus, le jeu ne propose pas de système de rechargement pour la plupart des armes, ce qui peut dérouter les joueurs habitués à des mécaniques plus modernes​.

L’un des aspects les plus problématiques du gameplay réside dans la répétitivité des niveaux. Que vous soyez dans un environnement souterrain ou dans une ville en ruines, les objectifs restent essentiellement les mêmes : collecter des clés, activer des leviers et atteindre des portails pour passer au niveau suivant. Cette structure linéaire devient rapidement monotone, d’autant plus que le design des niveaux manque de créativité. Les zones de combat sont souvent composées de couloirs étroits ou d’arènes où vous devez simplement survivre à des vagues d’ennemis de plus en plus nombreuses​.

Des combats de boss et un design d’ennemis inspirés

Là où Bloodhound parvient à se distinguer, c’est dans le design de ses ennemis et de ses combats de boss. Inspirés des créatures infernales souvent vues dans les classiques du genre, les ennemis sont variés et bien conçus. On retrouve des créatures volantes, des démons humanoïdes, et même des monstres armés de tronçonneuses. Cette diversité d’ennemis oblige les joueurs à adapter constamment leur stratégie, ajoutant une couche de défi appréciable au jeu​.

Les combats de boss, en particulier, sont un point fort du jeu. Chaque boss possède un ensemble unique d’attaques et de mouvements, et la clé pour les vaincre réside souvent dans la gestion des hordes d’ennemis qui les accompagnent. Le combat contre le boss final, par exemple, combine plusieurs éléments de gameplay en un seul affrontement intense, nécessitant des réflexes rapides et une bonne gestion des ressources pour survivre​.

Sur le plan technique, Bloodhound est un jeu relativement stable, mais il n’échappe pas à quelques problèmes notables. Le jeu tourne sur Unreal Engine 4, et bien que cela permette de maintenir une fréquence d’images stable, le jeu souffre de quelques problèmes de tearing, notamment dans les séquences les plus intenses. Les temps de chargement sont également anormalement longs, et des bugs mineurs viennent aussi ternir l’expérience.

Une bande-son énergique mais discrète

La bande-son de Bloodhound a été composée par le groupe de rock instrumental Sons of Amon. Le jeu est accompagné de morceaux de rock et de métal qui complètent parfaitement l’action frénétique à l’écran. Cependant, malgré la qualité indéniable de la musique, celle-ci finit par se fondre dans l’arrière-plan et ne parvient pas à se démarquer. Contrairement à des jeux comme DOOM où la musique devient un élément central de l’expérience, les morceaux de Bloodhound ne laissent pas une impression durable. Ils servent plutôt de toile de fond pour les combats, sans jamais vraiment capturer l’essence épique que l’on pourrait attendre d’un tel jeu​.

En revanche, le design sonore laisse à désirer. Les bruitages des armes et des ennemis manquent de profondeur, ce qui diminue l’impact des combats. Cette faiblesse est d’autant plus évidente lorsque le jeu mise autant sur l’intensité et la brutalité des affrontements. Les développeurs ont tenté de compenser cette lacune en augmentant le volume de la bande-son, mais cela ne suffit pas à masquer les défauts du design sonore​.

J’aime

J’aime moins

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La diversité des ennemis et la conception des boss

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Une bande-son metal qui complète bien l'action

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Un arsenal d'armes créatif

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Des mécaniques de furtivité bien intégrées et des puzzles stimulants

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Des visuels inégaux

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Un gameplay répétitif

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Des problèmes techniques mineurs et des temps de chargement trop longs

K

Des objectifs de mission qui manquent de variété