Sorti initialement en 2003, Beyond Good & Evil a marqué l’histoire du jeu vidéo par son ambiance unique, son histoire captivante et ses personnages attachants. Vingt ans plus tard, Ubisoft offre aux joueurs une version remasterisée, Beyond Good & Evil: 20th Anniversary Edition, sur Nintendo Switch.
Ce remake cherche à raviver la flamme de cette aventure culte, en apportant des améliorations visuelles et quelques ajustements bienvenus au gameplay. Mais cette version parvient-elle à honorer l’héritage d’un titre qui a su captiver une base de fans fidèles ? C’est ce que nous allons découvrir.
Lune de miel et ombres de guerre
Dans Beyond Good & Evil: 20th Anniversary Edition, l’histoire de Jade, journaliste et protectrice des orphelins, reste aussi captivante qu’à l’époque de sa sortie. Projetée dans une galaxie dévastée par les forces des DomZ, Jade se lance dans une quête de vérité pour dévoiler un complot gouvernemental en pleine guerre intergalactique. Aux côtés de son oncle, Pey’j, un porc sympathique et débrouillard, et de son compagnon Double H, Jade fait face à des ennemis impitoyables et à une complexité morale déconcertante.
L’histoire s’appuie sur une tension constante entre la rébellion et la manipulation, explorant des thèmes universels tels que la liberté et la vérité, tout en naviguant dans un univers riche en mystères. Si le jeu s’ancre dans une science-fiction d’inspiration rétro, il se distingue par sa capacité à mêler des éléments de fantasy avec des thématiques politiques, créant une ambiance immersive qui n’a pas vieilli. Le lien profond entre les protagonistes, notamment la relation entre Jade et Pey’j, est au cœur de l’émotion et de l’attachement du joueur.
L’originalité de la narration réside aussi dans la manière dont le jeu place le joueur dans la position de Jade, une héroïne pleine de doutes et de contradictions, dont l’évolution est plus intime que grandiose. Les personnages secondaires, de l’humoristique Double H aux mystérieux ennemis extraterrestres, sont tous bien écrits, apportant chacun une couleur différente à l’histoire et renforçant l’implication du joueur.
Bien que l’histoire demeure linéaire, sa structure narrative, sans fioritures inutiles, permet d’explorer une vaste gamme de sentiments et de répercussions au fur et à mesure de la progression. Les révélations sont nombreuses et souvent percutantes, mais ne tombent jamais dans la surenchère : tout reste simple et humain, même dans un contexte aussi vaste et épique.
Course-poursuite et révolte
Le gameplay de Beyond Good & Evil: 20th Anniversary Edition reste fidèle aux bases posées en 2003, tout en intégrant des ajustements bienvenus qui modernisent l’expérience sans trahir l’esprit du jeu original. À la tête de Jade, vous évoluez dans un monde qui mêle exploration, combats et infiltration, chaque élément ayant sa place dans un tout cohérent.
L’exploration, bien qu’encadrée par des chemins clairement définis, n’en est pas moins immersive. Chaque zone est pensée pour offrir un équilibre entre liberté et contraintes, avec des environnements aussi variés que des ruelles sombres de la ville de Hillys ou des étendues sauvages à traverser en hovercraft. Les éléments de collecte, notamment les photos de la faune locale, viennent enrichir l’expérience, offrant à la fois des récompenses et un goût de complétion à ceux qui cherchent à aller plus loin que le simple fil conducteur de l’histoire.
Les combats, eux, sont principalement basés sur des attaques rapides, mais le véritable attrait réside dans les séquences d’infiltration et la gestion de l’inventaire. L’utilisation des objets et des améliorations se fait en fonction de la situation, ce qui oblige le joueur à s’adapter constamment aux changements dans l’environnement ou face à ses ennemis. Bien que les mécanismes de combat puissent paraître simples et un peu datés par rapport aux standards modernes, ils sont suffisamment dynamiques pour ne jamais lasser. Les confrontations de boss, bien que basiques dans leur structure, bénéficient d’une ambiance et d’une mise en scène qui rendent chaque victoire encore plus satisfaisante.
Le jeu introduit également un système de puzzle ingénieux où la logique et la photographie jouent un rôle crucial dans la progression. Les défis sont nombreux, et souvent liés à l’environnement. Certains puzzles, même s’ils sont relativement simples, apportent une profondeur de gameplay agréable, en forçant les joueurs à interagir de manière créative avec le monde qui les entoure.
Si le niveau de difficulté n’est pas particulièrement élevé, l’aspect exploration et résolution de puzzles permet de maintenir un bon rythme, ce qui évite toute monotonie. L’introduction des éléments de collecte et d’amélioration, tout en restant dans un cadre raisonnable, s’intègre parfaitement à la narration et donne au joueur l’impression de participer activement à la révolte galactique, au lieu de simplement la subir.
Pixels lumineux et résonance cosmique
Visuellement, Beyond Good & Evil: 20th Anniversary Edition se distingue par un remaster réussi qui modernise les graphismes tout en préservant l’esthétique unique du jeu original. Le monde de Hillys, déjà iconique, bénéficie ici de textures améliorées et d’effets de lumière plus raffinés, rendant l’exploration de la ville et des environs plus immersive. La fluidité et la précision des environnements renforcent cette sensation d’immersion, et même si les mécaniques de l’époque demeurent présentes, le remaster offre une finition plus propre et agréable.
Les personnages bénéficient également de modèles et d’animations plus détaillés, avec une attention particulière portée à Jade, l’héroïne. Ses mouvements et expressions faciales, retravaillés pour cette édition, renforcent sa présence à l’écran et son caractère attachant. Les autres protagonistes, comme Pey’j et Double H, sont également plus expressifs, ce qui donne une nouvelle profondeur aux relations entre les personnages.
Les couleurs et les effets lumineux, bien que toujours inspirés par le style visuel des premiers jeux 3D, apportent une atmosphère vibrante et chaleureuse à l’ensemble du jeu. Les environnements bénéficient d’un éclairage dynamique, rendant chaque zone plus vivante et palpable. L’un des plus grands atouts de cette version remasterisée réside dans sa capacité à conserver l’âme du jeu original tout en l’adaptant aux standards modernes.
Côté sonore, la bande-son de Beyond Good & Evil, signée Christophe Héral, est magnifiquement remasterisée pour cette édition. Les morceaux, déjà mémorables à l’époque, résonnent maintenant avec une clarté et une profondeur qui renforcent l’ambiance immersive. Les thèmes musicaux, souvent épiques et mystérieux, se marient parfaitement avec les décors et les événements du jeu, et chaque nouvelle zone est accompagnée de mélodies distinctes qui accentuent l’atmosphère du monde.
Les bruitages, bien que basiques, remplissent leur rôle efficacement, que ce soit les sons métalliques des robots ou les bruits d’ambiance des différentes zones. L’absence de doublage vocal, déjà présente dans la version originale, n’enlève rien à l’expérience, car le jeu s’appuie sur des dialogues écrits et une narration fluide qui ne nécessitent pas d’accompagnement vocal pour rester captivants.
Exploration profonde et artefacts oubliés
Beyond Good & Evil: 20th Anniversary Edition ne se contente pas d’une simple remasterisation ; il enrichit l’expérience avec quelques ajouts significatifs qui lui permettent de briller sur le plan de l’accessibilité et du contenu. L’ajout d’options modernes, comme la sauvegarde automatique, la possibilité de passer les cinématiques et des ajustements de qualité de vie, facilite la progression et rend le jeu plus agréable pour les nouveaux venus tout en respectant les fans de la première heure.
Le mode galerie, qui offre un aperçu des coulisses du développement, est une véritable mine d’or pour les amateurs de l’histoire du jeu vidéo. Cette option permet de plonger dans l’univers de Beyond Good & Evil à travers des concept arts et des anecdotes fascinantes, enrichissant l’expérience et offrant aux joueurs une meilleure compréhension du processus créatif derrière ce classique.
Bien que le remaster ne change pas fondamentalement la structure du jeu, ces ajouts permettent de rendre l’aventure plus accessible tout en conservant son esprit originel. Cependant, il est important de noter que la difficulté du jeu, en particulier les séquences de puzzle et d’infiltration, reste en grande partie inchangée. Si certains aspects peuvent paraître dépassés, le charme et l’originalité de Beyond Good & Evil réussissent à surmonter ces petites imperfections.
L’un des plus grands défis de ce remaster est de s’assurer qu’il réponde aux attentes des anciens joueurs tout en attirant les nouveaux. Bien que le jeu soit plus accessible et fluide grâce aux améliorations visuelles et de gameplay, il n’échappe pas à une certaine vieillesse dans ses mécaniques de jeu, qui, bien que charismatiques, peuvent sembler datées à certains moments. L’absence de doublage vocal, par exemple, demeure un point qui divise, surtout dans un contexte où les standards modernes exigent des voix pour accentuer l’immersion.
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