Arsène Lupin et le dernier secret de Nostradamus est une BD de Félix Janolle et Walter Fleury qui paraîtra aux Éditions Grand Angle le 16 Octobre 2024. Elle se compose de 72 pages.

La date de la fin du monde

Cet opus est la suite des aventures d’Arsène Lupin. (La jeunesse d’Arsène Lupin, L’aiguille creuse, Arsène Lupin contre Sherlock Holmes volume 1 et 2.)

Arsène Lupin se grime en Sherlock Holmes depuis maintenant 3 ans à la demande du frère de ce dernier. Irène Adler va le voir ; elle a perdu son mari et ses deux filles dans un accident et compte devenir nonne à la fin du mois. Elle lui explique que le peintre Émile Signol a réalisé il y a 40 ans de cela 4 toiles pour l’église Saint-Sulpice de Paris. Deux de ses tableaux sont signés avec un N à l’envers. Sur son lit de mort, l’artiste a confessé que Nostradamus lui a livré la date de la fin du monde. Une nouvelle toile sera bientôt mise aux enchères, avec sa signature qui comporte un N inversé.

Irène démasque Arsène Lupin qui se trahit en évoquant un ancien vol durant lequel ils se sont croisés. Le gentleman cambrioleur dispose de 21 identités actuellement, qui vont lui servir pour dérober cette nouvelle toile. Bien évidemment, l’église la désire également et n’hésitera pas à menacer Lupin en se servant du meilleur argument possible…

Cachette secrète à Paris

Le duo se rend à Paris pour mettre la main sur la fameuse toile. Hélas, les choses ne se passent pas exactement comme prévu… L’aura de mystère qui enveloppe cette peinture met en branle beaucoup de superstition. Les personnes influentes qui cherchent à l’acquérir n’hésiteront pas à user de perfidie dans ce but.

Visuellement, c’est bien dessiné ; chaque page est riche, bien remplie, avec un total de cases pouvant grimper de 8 à 10 par page.

Lupin fait preuve d’intelligence et d’organisation pour déployer ses hommes afin qu’ils l’aident dans sa quête. Irène, en revanche, demeure davantage en retrait. On l’imagine plutôt comme une femme d’action après sa rencontre avec Arsène. Concernant ce personnage, elle manifeste un manque d’émotion flagrant lorsqu’elle annonce avoir perdu son époux et ses deux filles. Et pendant une bonne partie de l’histoire, elle est prête à mettre en péril Geneviève pour détruire la date de la fin du monde afin que nul ne la découvre. Il faut arriver vers la fin de l’histoire pour qu’Irène se ravise.

Si la logique de Lupin est sympathique à suivre, le langage familier surprend en ce XIXème siècle. Heureusement, les énigmes proposées emportent le lecteur dans ce vieux Paris joliment crayonné.

Lupin sait qu’il brille grâce à son intelligence et s’en sert, notamment pour séduire. Irène n’est pas insensible à son charme, même si Holmes lui a laissé une vive impression. Arsène ne la considère pas comme un trophée et a conscience que toutes les personnes qu’il aime finissent par mourir, ce qui le dissuade de s’engager plus intimement avec elle.

Pour en revenir au cœur de cette BD, il faut savoir que Nostradamus fut un apothicaire né en 1503. Mystique visionnaire, astrologue émérite, de nombreuses prédictions se sont plus ou moins réalisées à travers les siècles, le nimbant d’une aura de mystère. Cette date de la fin du monde passionne d’emblée le lecteur qui s’interroge sur les secrets contenus dans les tableaux.