Développé par Destructive Creations, 63 Days est un jeu de stratégie en temps réel qui plonge les joueurs au cœur de la résistance polonaise lors du soulèvement de Varsovie en 1944. Ce conflit historique, ayant duré 63 jours, est ici recréé avec une ambition palpable, mais aussi quelques défis inhérents à la nature du gameplay et aux contraintes techniques sur consoles. Sorti le 26 Septembre 2024 sur Xbox Series X|S, PlayStation 5, et PC, ce jeu offre une vision unique de la Seconde Guerre mondiale, racontant une histoire de courage et de sacrifice dans un cadre où chaque décision peut faire la différence entre la vie et la mort.
Le jeu se positionne dans la lignée de titres tels que Commandos et War Mongrels, avec une approche qui combine furtivité et stratégie militaire. Mais malgré la richesse de son cadre historique et des émotions qu’il suscite, 63 Days n’est pas exempt de défauts, notamment lorsqu’il est joué sur console.
Le cadre historique choisi par 63 Days est l’une des forces principales du jeu. Plutôt que de s’aventurer dans des terrains plus souvent abordés par les jeux de guerre (tels que le débarquement de Normandie ou la bataille de Stalingrad), 63 Days choisit un angle plus personnel et tragique : la révolte des citoyens polonais contre les nazis durant l’occupation de Varsovie. Ce choix confère au jeu un caractère unique, qui le distingue immédiatement des autres titres de stratégie militaire disponibles sur Xbox Series X|S.
Le soulèvement de Varsovie est ici raconté à travers les yeux de Lynx et Youngster, deux frères membres de la résistance polonaise, qui luttent avec des ressources limitées contre une armée allemande bien mieux équipée. Le jeu suit le parcours de ces personnages fictifs dans une série de six missions qui, bien qu’elles puissent paraître courtes en nombre, s’étendent sur plusieurs heures chacune. Chaque mission est conçue pour durer entre une et deux heures, selon la difficulté choisie, ce qui fait que la campagne complète peut facilement prendre plus de dix heures à terminer, surtout si vous aimez réessayer plusieurs approches.
La dimension historique du jeu est particulièrement bien mise en avant par des séquences de dialogue et des cutscenes qui évoquent les atrocités et les sacrifices de la résistance. Les développeurs, eux-mêmes originaires de Pologne, ont su capter l’importance émotionnelle et culturelle de cet événement, ce qui se ressent tout au long de l’aventure. Bien que les personnages principaux soient fictifs, leur histoire s’intègre parfaitement dans le contexte historique global, et l’on se sent immédiatement impliqué dans leur combat.
Le gameplay de 63 Days s’inscrit dans la tradition des jeux de stratégie en temps réel (RTS), mais avec une forte orientation vers la furtivité. Chaque mission vous demande de contrôler une petite équipe de résistants, chacun ayant des compétences uniques, et d’accomplir une série d’objectifs allant de l’assassinat de cibles précises à la destruction de convois nazis, tout en évitant d’attirer l’attention des patrouilles ennemies.
La difficulté réside dans le fait que si vos unités sont détectées par l’ennemi, elles seront presque immédiatement submergées par le feu ennemi. En effet, 63 Days punit sévèrement les erreurs, car les ennemis sont souvent bien plus nombreux et mieux armés que vos résistants. Cette dynamique crée une tension palpable dans chaque mission, et le joueur se retrouve souvent à planifier méticuleusement ses actions, utilisant les compétences de chaque personnage pour distraire ou éliminer les ennemis de manière silencieuse.
Malheureusement, cette approche basée sur la furtivité présente des limites. Le jeu, bien que linéaire dans ses objectifs, donne parfois l’illusion de proposer plusieurs chemins possibles pour accomplir une mission. En réalité, il existe souvent une seule méthode viable pour réussir une mission sans perdre toutes vos unités. Cette structure limitée peut frustrer les joueurs qui espéraient plus de flexibilité dans la manière de résoudre les problèmes, d’autant plus que certaines situations semblent conçues pour encourager l’échec, obligeant le joueur à recharger plusieurs fois ses sauvegardes pour progresser.
Le jeu inclut un mode de planification, qui permet de ralentir le temps pour coordonner les actions de vos unités, une fonctionnalité clé dans un jeu où la moindre erreur peut être fatale. Cependant, bien que cette mécanique soit intéressante, elle est souvent entravée par des bugs de pathfinding, où vos unités choisissent des routes peu logiques ou se bloquent contre des obstacles, ce qui peut ruiner une mission entière en quelques secondes.
L’un des plus grands défis de 63 Days sur Xbox Series X|S réside dans les contrôles. Conçu à l’origine pour être joué sur PC, avec l’utilisation classique d’une souris et d’un clavier, le jeu souffre sur console de contrôles maladroits. La navigation entre les différents personnages et la gestion de leurs compétences via une manette est beaucoup moins intuitive, et l’on se retrouve souvent à commettre des erreurs simplement à cause de la difficulté à sélectionner la bonne unité ou à exécuter la bonne action au bon moment.
L’interface utilisateur, bien qu’adaptée aux PC, montre ses limites sur console. Les menus sont parfois difficiles à lire ou à naviguer, surtout lors des moments critiques où chaque seconde compte. Cette lenteur dans les commandes est particulièrement préjudiciable dans un jeu qui exige une précision constante et où la moindre erreur peut entraîner la perte de vos unités et l’échec de la mission. Certains joueurs préfèreront peut-être brancher un clavier et une souris directement sur leur Xbox pour contourner ces limitations, mais cela reste une solution peu pratique pour la plupart des utilisateurs.
Si 63 Days peut se révéler frustrant à cause de ses contrôles maladroits et de ses bugs de pathfinding, il reste un véritable défi pour les amateurs de stratégie. Le jeu ne pardonne aucune erreur, et chaque mission demande une planification minutieuse pour être complétée. Les joueurs qui aiment être mis à l’épreuve et qui apprécient les jeux de tactique en temps réel trouveront ici une expérience à la hauteur de leurs attentes. En revanche, ceux qui recherchent une expérience plus fluide risquent de se heurter à une difficulté punitive qui pourrait les décourage.
La gestion des unités, bien que parfois frustrante sur console, offre néanmoins un degré de satisfaction lorsque vous parvenez à exécuter un plan sans accroc. Chaque victoire, aussi petite soit-elle, est un triomphe contre un ennemi souvent supérieur en nombre et en puissance de feu. Ce sentiment de triomphe est accentué par la dimension historique du jeu, qui confère un poids émotionnel supplémentaire à chaque mission réussie.
Sur le plan visuel, 63 Days ne cherche pas à éblouir par des graphismes ultraréalistes, mais plutôt à renforcer l’ambiance oppressante de la guerre. Le jeu opte pour une palette de couleurs sombres, dominée par des teintes grisâtres et des effets de lumière subtils, créant une atmosphère qui reflète bien l’époque sombre qu’il dépeint. Chaque quartier de Varsovie que vous explorez est jonché de ruines, et les scènes de guerre sont suffisamment détaillées pour que l’on ressente la désolation qui règne dans la ville.
Cependant, bien que les environnements soient soignés, les modèles des personnages ennemis se révèlent souvent répétitifs, ce qui peut nuire à l’immersion, surtout lors des longues sessions de jeu. Malgré cela, les personnages principaux sont visuellement distincts, ce qui aide à les différencier et à mieux utiliser leurs compétences respectives en combat.